samedi 5 septembre 2009

Un gentilhomme des lettres.


Léon de Tinseau (1844-1921)
Il aurait pu occuper le 41ème fauteuil de l’Académie Française celui des Nodier , d’Olivert et Marmier.
Le comte Léon de Tinseau, fils d’Alphonse de Tinseau et de Luce de Thy de Milly, voit le jour à Autun dans une famille d’aristocrates fortunés, en 1844. Son oncle Paul et son père se sont construit une belle fortune grâce à l’exploitation marbrière à Damparis. Leur carrière dans ses beaux jours emploiera pas moins de 500 ouvriers. Quant à ses ancêtres, ils siégèrent aux Etats de Bourgogne, au Parlement, l’un d’eux fut évêque de Nevers. iIs sont alliés aux plus prestigieuses maisons comtoises comme les Bereur ou les Pétremand. On peut supposer que c’est grâce à cet héritage que Léon de Tinseau porta toujours fièrement les qualités de la race comtoise : la bonté d’âme, la franchise et la loyauté.
L’enfance de notre écrivain se passe dans le château familial de Saint-Ylie dans les faubourgs de Dole, antique château hérité de la famille Bereur, où est conservé la prestigieuse bibliothèque de l‘évêque de Nevers. Puis se fut les études au collège des Jésuites, à Dole, où il gagna l’estime de ses maître, en obtenant plusieurs prix de langue latine, et des accessits en instruction religieuse, français, grec , philosophie et en allemand. Après une licence de droit, il entame une carrière au service de l’état et se voit nommer sous-préfet de Saint -Jean -d’Angely (Charente-Maritime) en 1873. Mais, très vite, Léon de Tinseau sait que ce n’est pas sur les traces des grands serviteurs de l’Etat qu’il veut continuer à mettre ses pas. Il se sent attiré irrémédiablement vers la littérature et c’est en 1882 qu’il va publié son premier roman Robert d’Epireu. Il est suivi de beaucoup d’autres et toujours chez le même éditeur Calman Levy. On peut citer Alain de Kerisel (1883) ; La meilleur part (1885), Montescourt (1887) ; Charme rompu (1888) ; Dette oubliée (1895). Mais c’est avec Ma cousine Pot-au-feu qu’il reste dans la mémoire des amateurs de littérature du 19ème siècle. L’intrigue en est la suivante : Dirigeant d'une main ferme les sept membres de sa famille et sa domesticité, le patriarche d'une richissime famille aristocratique catholique accepte de recueillir la petite fille de son frère, fruit de deux unions non reconnues par la famille et dont les parents viennent de mourir. La pauvre enfant, âgée de sept ans, n'a que des tares aux yeux de la famille: sa grand-mère et son père n'étaient pas nobles, elle est anglaise, ne parle pas un mot de français, est laide au possible et pour couronner le tout... elle est protestante... Dans le château aux couloirs froids, où l'étiquette la plus stricte du régime monarchique d'avant la révolution a encore cours, la cohabitation commence...
Ce qui caractérise le style de Léon de Tinseau c’est la précision et la clarté des développements, c’est aussi un esprit d’analyse poussé, sans doute hérité de ses ancêtres juristes. Si malheureusement Léon de Tinseau est tombé dans l’oubli dans notre pays, il conserve au Québec une grande notoriété. Vous pouvez lire le roman Ma cousine Pot-au-Feu sur le site de la bibliothèque électronique du Québec : http://www. scribd.com

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