mardi 21 juillet 2009

Louis Laloy (1874-1944)


« Louis Laloy est l’homme le plus intelligent que j’aie jamais vu » Claude Debussy.
Né à Gray, le 18 février 1874, Louis Laloy est surtout associé au charmant village de Rahon, où ses ancêtres se sont installés en venant des Flandres. Après de brillantes études au Lycée Henri IV, il est admis à l’Ecole normale supérieure. Agrégé des lettres, il soutient en 1904 sa thèse de doctorat sur le thème : Aristoxème de Tarente et la musique de l’Antiquité. Dans le même temps, il suit les cours de l’Ecole des hautes-études et les cours de composition musicale à la Schola Cantorum sous la direction de Vincent d’Indy. Un an plus tard, il fonde avec Jean Marnold, le Mercure musical, puis dès 1906 enseigne l’histoire de la musique à la Sorbonne. En 1913, il devient secrétaire général de l’opéra et entre dans le monde littéraire par l’écriture du livret de l’opéra Padmavâti composé par Albert Roussel. En tant que musicologue, le grand mérite de Louis Laloy fut de faire connaître et d’imposer aux français le talent de Claude Debussy, avec qui, il entretient une amitié dès 1902. Claude Debussy vient plusieurs fois à Rahon, où il trouve l’inspiration. Il compose d’ailleurs une pièce pour piano qu’il titrera : Les Cloches à travers les feuilles. Ces cloches sont celles qu’il entendait à Rahon, bercer la vie du village. Louis Laloy, outre un très grand nombre d’articles, consacre à son ami un très bel ouvrage : Claude Debussy, édité en 1909. Tous ses souvenirs, Louis Laloy les retrace dans un très beau livre de mémoire intitulé : La musique retrouvée (1928). Cet ouvrage, remarquablement bien écrit, intelligent, vif, est encore de nos jours très recherché par les musiciens et les mélomanes. On le trouve encore parfois chez les bouquinistes.
L’autre grande passion de Louis, est la Chine. Il aime tellement cette culture, qu’il en étudie la langue, qu’il parle et écrit, comme un vrai mandarin, diront ses contemporains. Tout sera pour lui source de jouissance intellectuelle : l’art, la poésie, la philosophie et la musique, bien sur. Il devient alors l’un des plus fins connaisseurs de la civilisation chinoise. En 1931, il est envoyé en mission dans ce pays, parle ministère de l’instruction publique et des beaux-arts. Il publie plusieurs ouvrages sur la poésie et le théâtre comme : Le chagrin dans le palais de Han (1921), Légendes des immortels (1922). Le rêve du millet jaune (1935). Il meurt en 1944 et repose au cimetière de Rahon, avec auprès de lui son fils, Jean, grand serviteur de l’Etat.
Musicien, musicologue, philosophe, critique, journaliste, écrivain, hébraïsant, helléniste, sinologue, Louis. Laloy est le digne représentant des érudits d’autrefois.

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